Cet article s'adresse aux
chrétiens et chrétiennes. Mais pas que : non croyants, juifs, musulmans,
personnes seules depuis longtemps (et pour qui le célibat est un fardeau),
célibataire par dépit plus que par choix, je voudrais partager mon expérience
avec vous. Et vous aider à relativiser*.
Le célibat et l'homme de ma vie
Comment bien vivre son célibat @modele-texte.fr |
À la réunion avec les jeunes de
mon église, j'apprends qu'il y a des personnes pour qui le célibat pèse.
« Ben elles n'ont rien compris, elles ne savent pas qui est vraiment
Dieu » pensais-je en moi. Dis donc Jaymes, tu oublies vite que tu as
été comme ça. Allez, je vous explique. Je me suis convertie en 2013 : quand vous rencontrez Dieu, ou plutôt quand Dieu vous rencontre,
c'est comme un fleuve qui coule dans une terre desséchée. Un feu d’artifice,
une immense joie, l'espoir (re)trouvé, une espérance sans fin. Une vérité que
les mots humains ne peuvent décrire tellement ça dépasse tout ce que nous
connaissons de manière visible. Cette rencontre avec Dieu m’a fait prendre
conscience que dans la vie tout est possible : un avenir sans crainte,
savoir où l'on va après la mort, trouver l'homme/la femme de sa vie… Ah l'homme
de ma vie : ça a été ma préoccupation première après ma conversion.
Avec Dieu tout est possible, il donne au-delà de nos espérances ! Mais surtout, je pensais que le mariage, fonder une famille était l’aboutissement d'une vie. Que ma vie ne prendrait réellement sens qu'une fois m'être mariée : quelle erreur… Je priais beaucoup pour cela, avoir quelqu'un. Je pensais que trouver l'homme de ma vie m'aiderait à savoir ce que je voulais faire de ma vie. Oui, oui. L'année de ma conversion était une période de remise en question, je me cherchais un peu, quel avenir allais-je avoir ? Je pensais sincèrement qu'être femme de pasteur était la fonction la plus belle et honorable dans laquelle je pouvais être. Et comme je ne savais pas trop ce que je voulais vraiment faire de ma vie, je me disais « Vite, un mari ! ».
Avec Dieu tout est possible, il donne au-delà de nos espérances ! Mais surtout, je pensais que le mariage, fonder une famille était l’aboutissement d'une vie. Que ma vie ne prendrait réellement sens qu'une fois m'être mariée : quelle erreur… Je priais beaucoup pour cela, avoir quelqu'un. Je pensais que trouver l'homme de ma vie m'aiderait à savoir ce que je voulais faire de ma vie. Oui, oui. L'année de ma conversion était une période de remise en question, je me cherchais un peu, quel avenir allais-je avoir ? Je pensais sincèrement qu'être femme de pasteur était la fonction la plus belle et honorable dans laquelle je pouvais être. Et comme je ne savais pas trop ce que je voulais vraiment faire de ma vie, je me disais « Vite, un mari ! ».
Le mari ne vient pas. Bon je me
dis ce n’est pas grave, Dieu prend son temps, après tout cela ne fait que six
mois que je suis retournée à lui. Il faut le temps qu'il me transforme (même si
j'étais persuadée d’être entièrement transformée ← il faut tout une vie pour
être véritablement transformé). Puis septembre 2014 arrive : un an de foi,
de prière et toujours alone. Que cela ne tienne : « je suis à
Amsterdam pendant dix mois, l'homme de ma vie est aux Pays-Bas c'est sûr !
Si Dieu me permet d'aller là-bas, c'est parce qu'une incroyable bénédiction
m'attend ». Ou pas. Sans rentrer dans les détails, ça a été « error
404 », « page not found ». C'est dire. Puis en septembre 2015,
je suis dans le Nord (près de Lille) pour de nouvelles études. « Cette
fois ci, c'est la bonne, je vais enfin rencontrer l'homme de ma vie dans cette
nouvelle région (je suis niçoise de base). » IL, ne vient pas. Je commence
à être de plus en plus frustrée. J'aime le célibat, mais être en couple c'est
mieux. Il y a des jours où je vis bien le fait de n'avoir personne, et des
jours où je suis presque en colère contre Dieu. « Pourquoi il ne m'exauce
pas ? Qu'ai-je fais de mal ? Mon caractère a changé depuis ma
conversion : je suis une meilleure personne, alors qu'attend Dieu pour
m'envoyer mon partenaire for life ? J'ai pleins de choses à partager avec
quelqu'un ». Tiraillée, voilà comment je me sens alors. Jaymes qui rit,
Jaymes qui se plaint. En moi-même, je sens que cette frustration n'est pas
normale. Si Dieu me comble, comme j'aime tant le dire, alors pourquoi cette
frustration, ce faux vide ? Rah, c'est comme une aiguille : la
douleur est à peine perceptible mais elle dérange…
etre célibataire : une tare ? crédit lamariee.fr |
Puis un jour, je tombe sur un
article (il s'agit du blog le carnet de Lily). Elle
explique comment elle vit pleinement son célibat. Avant elle était un peu comme
moi : avoir quelqu'un à tout prix. Dieu n'était pas assez. Puis Dieu lui a
fait comprendre que son curseur était mal placé. Qu'avoir un mari n'était pas
la solution, que sa vie ne serait pas meilleure. Cette envie presque obsédante
de l'âme sœur cache une sorte de vide. Les croyants, nous avons parfois
tendance à penser qu'on a mis Dieu au-dessus de tout dans nos vies. C'est
exactement ce que je pensais pendant mes premières années de foi chrétienne.
J'étais persuadée que j'avais mis Dieu au-dessus de tout dans ma vie. Au-dessus
de tout mais juste après l'envie de me marier. Voilà la vérité.
Ça m'a fait réfléchir. La
frustration que j'avais de ne pas être en couple était un bon indicateur de ma
santé spirituelle. Le curseur de ma foi était mal placé : pas totalement
sur Dieu. Je laissais les choses terrestres me faire rêver beaucoup plus que le
royaume des cieux. D'où ma frustration. Si Dieu ne vous remplit pas à
100 %, si quelque chose prend plus de place/d'importance que Dieu dans
votre vie, alors vous serez amer. Pourquoi ? En dehors de Dieu c'est le
vide, il manque un truc. Et beaucoup de personnes ont un (immense) vide dans
leur cœur. Comment combler ce vide ? Par l'amour, l'âme sœur nous dit la
Société. Par moi, dit Dieu. Optons pour le deuxième. Que l'on soit croyant ou
athée, on a tous en nous la conscience de Dieu, de l'éternité (qui n'est rien
d'autre qu'une des facettes de Dieu, mais ce n'est pas le sujet). Si l'on
accepte Dieu entièrement dans sa vie, il nous remplit et comble de son amour.
On est comblé, il ne nous manque rien. J'ai réalisé que j'avais « peur
d'aimer Dieu » et le mettre par-dessus tout. Cela signifiait pour moi que
s’il était tout dans ma vie, et bien je n'aurai pas de mari. Ou je n'aurai pas
envie d'avoir envie de quelqu'un car entièrement comblée par Dieu. Or j’avais
absolument envie d’avoir quelqu’un. J'avais envie de croire au couple mais à ma
manière « idéalisée ». Vous me suivez ?
Suite la semaine prochaine
*
je tiens à préciser que cet article n'a pas pour but de
juger/culpabiliser les personnes pour qui le célibat est un poids. Il
s'agit plutôt d'aider à relativiser sur ce moment de la vie qui selon
moi mérite d'être vécu le plus pleinement possible.
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