L’alcoolisme chic

Les customisations des bouteilles Baileys ou comment rendre l'alcool créatif et tendance

« Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; » Éphésiens 5 : 18-19

Curieux titre n’est ce pas. C’est les vacances d’été. Celles qu’on attend impatiemment dès que le mois de janvier refroidit nos corps, celles pour qui l’on bosse pendant dix mois afin de partir, profiter, buller. Pour moi, ce début de vacances a été l’occasion de partir, de voir du pays avec une amie, chose que je n’avais pas vraiment faite depuis un moment. C’est l’occasion donc de profiter, de ne pas se prendre la tête, de se relâcher en résumé. Est-ce la chaleur qui assomme mon cerveau, toujours est-il que l’été est également propice à un certain « relâchement spirituel ». Ce mini trip à travers l’Europe est l’occasion de décompresser, de ne pas trop réfléchir, de me faire plaisir. Avec un verre de bière quand je suis à Munich, 2/3 coups à Budapest (la vie est peu chère là-bas), de vivre comme une locale à Berlin et donc rebelote, s’offrir une bière. Rassurez-vous, pas plus d’un verre à chaque fois. Hors de question de me « mettre une race » comme on dit dans le monde. Je déguste les breuvages locaux sans complexe et il faut dire que depuis le début de mon séjour, il y a une boisson qui me fait de l’œil. Un truc qui s’appelle Aperol Spritz mais je ne suis plus très sûre du nom. Pourquoi est ce que je vous parle de ça ? Parce que la tentation n’est pas que charnelle et que comme quelqu’un l’a si bien dit, le Diable s’habille en Prada...



La dernière destination de ce séjour européen était Milan. C’est dans cette ville que l’appel de phare de l’Aperol Spritz a été le plus fort. Il y avait une pub presque toutes les heures et forcément je me dis « tiens je vais me faire un plaisir. Juste un verre, après tout c’est les vacances, il faut profiter ». Et d’un coup, d’un seul, un mot est venu dans ma tête «Alcoolisme ». Pendant trois secondes je n’ai pas compris, et malgré moi la pensée s’est faite « Ce n’est pas parce qu’on ne finit pas par terre qu’on est pas alcoolique ». Et j’ai compris ! Quand on parle d’alcool, d’alcoolisme dans nos sociétés on a forcément et premièrement en tête l’image de quelqu’un par terre, frisant le coma éthylique dont la cause est liée à la perte d’un emploi, conjoint etc. Bref alcoolisme=vie sociale déséquilibrée. Et pourtant, l’Esprit m’ayant reprise, j’ai compris que non. Combien de personne disent « avoir l’alcool joyeux » ? Combien sont plus ou moins accro à cette sensation d’être pompette ? Non pas d’être bourré mais juste pompette, un peu enivré quand vous vous sentez léger, avec l’impression d’avoir le cerveau joyeusement déconnecté. Beaucoup trop de jeunes chrétiens ET non chrétiens à mon sens. 

l'art de rendre l'alcool convivial : méfiez-vous

Ce que j’appelle l’alcoolisme chic c’est cette tendance à vouloir boire un coup. Juste un pour être un peu pompette mais pas trop, bref à boire non pas pour la boisson en elle-même mais pour le peu d’alcool et les couleurs qu’elle contient. Alcool qui vous l’avez compris vous aidera à vous sentir léger, et dont vous aurez envie de recommencer en toute insouciance puis qu’après tout aucun incident ni accident n’est à déplorer. C’est à ce moment que le piège se referme. Piège coloré grâce à l’aide des supers créatifs de la pub’. Vous avez sûrement aperçu malgré vous cette publicité de Ricard plutôt pop et attrayante comme un post Instagram ; vu le spot Bayles où l’on propose à trois créatrices de customiser la bouteille ou encore entendu parler de la fête du Mojito. Bref l’alcool c’est chic, c’est cool et synonyme de bon vivre. Bien entendu, il faut boire avec modération ; c’est là le seul avertissement donné par les marques. Avertissement évincé au profit d’un packaging et d’une pub nous faisant presque croire que l’Alcool c’est de l’eau (Quelle bêtise cette chanson : alors que des gens luttent contre cette addiction mortelle, certains en font le tube de l’été...Triste humanité). On en oublierait presque tous les tués de la route. Par ailleurs le site alcool-info-service nous apprend « qu’en 2013 un français âgé de 15 ans ou plus consomme 12 litres d’alcool pur par an ». Pas très chic tout ça.

C’est là que je désire interpeller les chrétiens. Pendant que les « autres religions et croyances » s’affirment bon gré mal gré, la chrétienté en général se relâche, se conforme de plus en plus au monde. J’ai plusieurs fois été surprise et déçue de voir des chrétiens consommer allégrement de l’alcool mais surtout de le diffuser sur les réseaux sociaux. Oh bien sûr, ce ne sont pas des beuveries, juste « une bouteille » de bière ou un shot entre amis. Rien de mal me diriez-vous. Et bien si. Déjà parce que nous sommes le temple du Saint Esprit et que nous ne faisons pas ce que nous voulons du précieux corps que Dieu nous a donné. Parce que si nous vivons dans le monde, nous ne sommes pas du monde : peu importe les arguments qui peuvent être donnés, nous ne sommes pas destinés à adopter les rites et coutume du monde - Même si c’est dans la culture allemande de boire de la bière après le travail et qu’on veut faire « comme un local »- Parce que nous sommes la lumière de ce monde, que nous devons aspirer à la sainteté et un être un modèle pour ce monde. Et non le contraire ! Non j’ai vraiment honte quand je vois les chrétiens se conformer au monde, être de véritables moutons, c’est grave quand même. 

 

Le Mojito ou comment séduire certains chrétiens avec deux trois couleurs. Mais la chair est faible, n'est ce pas?

Je remercie l’Esprit de m’avoir stoppé net sur le fait de prendre un petit verre mais surtout de m’avoir fait réfléchir par rapport à l’alcool. De réaliser que oui, le diable s’habille en Prada. Dans l’imaginaire collectif on imagine le Malin avec des cornes, affreux, rouge bref une bête qui fait peur au loin. Dans la vraie vie c’est plus subtil. Le diable n’est pas effrayant. Au contraire la tentation est pleine de couleurs, facile, rigolote. Un peu comme un Mojito plein de rhum ou une Pina Colada aux accent de Bayles-coco. Une sœur en Christ m’a fait une très juste remarque « le Diable est tellement visible qu’on ne le voit pas ». Elle a raison. N’oublions pas que Satan est le maître de ce monde : c’est un caméléon qui se fond dans le décor, adopte les codes de ce décor. Toi, jeune en Christ qui as « envie de profiter de ta jeunesse » et ne te prives pas d’un verre ou d’une cannette de temps en temps, sache que tu es une proie facile pour l’ennemi. Tellement facile que tu ne complexes même pas par rapport à la boisson et estimes que ta limite est tant que tu « n’es pas bourré ». Je ne suis pas là pour dire « attention ne bois plus d’alcool de la vie » mais plutôt pour faire cogiter sur les vrais motivations que procure « ce petit plaisir ». Te dire attention que certes toi et moi sommes en Christ, mais que « le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer ». Te dire qu’il y a une autre manière de vivre sa jeunesse et qu’on a pas besoin de diffuser cette espèce d’image de « chrétiens cools ». Notre Dieu est juste, bon et parfait. Pas cool ni tendance.

A toi qui n’es pas croyant mais qui as un malaise avec l’alcool, prie Dieu. Il se laisse trouver par ceux qui le cherchent sincèrement. A toi qui connais Jésus et qui hésites entre le monde et le Seigneur : l’un est la mort, l’autre la vie. L’ivresse est éphémère, la gueule de bois sera dure. A toi qui es chrétien et qui t’autorises à boire, voire t’enivrer lors de soirées/qui ne sais pas refuser un verre en société/qui ne bois pas de bières mais des cocktails car c’est « moins alcoolo » : PRIE et REPENT TOI ! C’est une affaire sérieuse. Dieu ne nous a pas sauvé pour que nous imitions le monde mais pour donner un modèle de sainteté au monde…

Prière :

« Mon Dieu, je t’adore, te loue et te dis merci pour tout ce que tu es. Donne moi de te suivre et donne moi du discernement afin de vivre selon ta volonté. Apprends moi à être une lumière dans ce monde et non pas à suivre les modèles de ce monde. Celui qui est en moi est plus fort que celui qui est dans le monde. Au nom de Jésus j’ai prié, amen ». 

Fraternellement, Jaymes